Niveau et déterminants de l’insertion des femmes des provinces bujumbura et gitega (Burundi) dans le secteur formel

Contexte : La plupart des pays de l’Afrique sub-saharienne subissent actuellement des changements démographiques profonds et arrivent en ordre dispersé aux portes de la seconde phase de la transition démographique. Le Burundi, espace choisi pour cette étude, n’échappe pas à cette réalité. La baisse de la fécondité dans un contexte de stabilisation de la mortalité devrait entrainer une augmentation de la proportion des personnes actives et la participation des femmes sur le marché du travail pourrait jouer un rôle important dans ce contexte. Cependant, il ne suffit pas de dire tout simplement que les femmes participent à l’activité économique mais aussi de s’intéresser aux caractéristiques de leurs emplois. La décision de travailler et celle concernant l’orientation de la femme vers tel ou tel autre secteur d’activité comportent certaines caractéristiques particulières chez les femmes en général et en particulier chez les femmes mariées, notamment le fait qu’elles sont prises au sein d’un ménage et qu’elles sont intimement liées à la flexibilité du travail en question. Bien que des études réalisées en Afrique comme ailleurs permettent d’identifier les déterminants de la participation des femmes sur le marché du travail, on sait en revanche en effet peu de choses sur les types d’emplois exercés, les revenus qui en découlent et les déterminants de l’orientation sectorielle. Objectif : l’ambition de cet article est donc de tenter de décrire les caractéristiques des emplois exercés par les femmes, montrer les revenus qu’elles en tirent et identifier les déterminants de l’insertion des femmes dans le secteur formel. Méthodes : Deux principales méthodes d’analyse ont été utilisées : l’analyse descriptive bivariée, pour mesurer le niveau d’insertion des femmes dans le secteur formel et la régression logistique, pour les estimations des déterminants de l’insertion des femmes dans le secteur formel. Résultats : la grande majorité des femmes exercent leurs activités dans le secteur informel, le secteur formel emploie très peu de femmes mais les conditions de travail et le revenu qui en découle semblent être les meilleures.Le niveau de vie du ménage et le niveau d’instruction de la femme déterminent grandement l’insertion de la femme dans le secteur formel.